Si ce n'est pas fait, merci de lire au préalable l'article accessible par ce lien pour éviter tout malentendu !
Comment parler de ce sujet ? A défaut d'une autre idée on va l'aborder sous l'angle chronologique !
Il y a le départ, prévu .... ou subit.
Sur ce second aspect, l'essentiel est dans les premières minutes. Emerger (quelle heure est-il ? Purée !). Voir qui appelle. Et écouter l'énoncé. Une bricole ... ou un drame. Le truc qui nécessite de sortir ou celui qui nécessite "simplement" de ... retrouver le sommeil !
Se mettre les idées au clair avant toute décision. Après, on entre dans un cycle où tout ce qui va suivre sur les sorties de nuit prévues n'a plus sa place...
Parlons donc plutôt du départ prévu. Rarement au milieu de la nuit. Plutôt en début de soirée. On regarde la météo de plus en plus prudemment au fil des années ! Les nuits sont fraîches mais les fins de nuit encore plus ! On sait quand on part, on ne sait pas quand on va rentrer.
Estimer sa dose de café. Il faut partir mais il faut aussi rentrer. Sans accident pendant. Sans accident au retour en voiture. Mais il faudra aussi se rendormir ...
Laisser la maisonnée aux occupations habituelles.
Et commence autre chose.
On croise les autres travailleurs de la nuit ... et les travailleuses de la nuit, court vêtues ! Lyon prend une autre allure dans certains quartiers. On peut mettre découvrir des business inconnus comme cette nuit où, au retour vers 2h00 du mat', j'ai me suis retrouvé à suivre un gars dont le boulot était, si j'en crois la pub sur la camionnette, la livraison d'apéritif 24h24 7/7 ....
On croise aussi d'autres conditions de travail. Comme les stations de service barricadées qui servent le café comme on délivre des billets de banque.
Mais tout cela, vous connaissez ! Il suffit de sortir un peu de nuit.
Ce qui change quand on va travailler ?
On sent la ville qui va s'endormir et alors on va oeuvrer pour que nos concitoyens endormis voient leurs aspirations à plus de transport assouvies si on prend cet exemple. Une route regoudronnée. Un pont remplacé. Des voies ferrées remplacées. Une route déneigée. Se cotoient ceux qui sauvent les vies, ceux qui les facilitent, et bien d'autres.
Alors il y a un autre sens au travail. Il n'y a plus de place pour Excel ni les mails. Si on a envie de dormir ce n'est pas à cause du caractère soporifique de la réunion. Pas de pile de courrier à descendre avec les brochures glacées de ceux qui vantent, à tort ou à raison, leur action.
On sait pourquoi on est là et quelque part, plus ou moins consciemment, on savoure ce côté discret de l'action. Un peu comme un tour de magie que l'on prépare (vous me direz, çà prend une autre tournure quand le lapin est toujours dans le chapeau quand les premiers travailleurs du jour déboulent .... Du vécu !). Demain, les autres verront (ou pas !) le changement. Et même s'ils ne le voient, qu'importe. We did it !
C'est aussi, souvent, la concrétisation de mois ou d'années de travail. La magie opère alors aussi pour ceux qui oeuvrent. Quelque chose comme un rideau qu'on lève. Un voile qu'on soulève.
L'oeuvre est là. On regarde parfois ses premiers bénéficiaires l'utiliser au petit matin. La vie reprend. On n'a pas passé la nuit dehors pour rien. Trempé parfois mais satisfait du job !
C'est probablement cette relation vraie au travail qui fonde le reste. Une autre relation aux collègues de travail la nuit. On en reparlera.