"Né en Algérie (...) Amara Lakhous a longtemps vécu à Rome".
Et cela donne ce suprenant "Choc des civilisations pour un ascenseur Piazza Vittorio" !
Très bien !
Avec pour prétexte la disparition du gladiateur (et d'un chien !) et pour forme la vérité sur cet évènement selon différents habitants ou voisins les uns après les autres, vérités entrecoupées des hurlements du personnage central, la forme s'avère fort sympa et agréable à lire.
Le ton reste assez léger.
J'ai cité un personnage central mais il en est un autre, ce fameux ascenseur ! social ?
De quoi passer en revue les petits racismes du quotidien (voire plus si "affinités" !).
Mais aussi décrire l'opposition Italie du nord / Italie du sud.
Ou encore questionner le sujet de l'identité : c'est quoi être romain. Y être né ou témoigner de l'intérêt, de l'amour, pour cette ville.
Voire plus simplement parler du délire "animal de compagnie" !
Quand on fait le compte, il en aborde des sujets ce petit livre....
L'un des hurlements :
"Ce soir je suis allé avec Parviz acheter du riz et des épices chez Iqbal. En discutant, nous avons évoqué le problème des tracts contre les immigrés placardés sur les murs de Piazza Vittorio. Iqbal désignait un cageot de pommes devant lui "Quand je vois une pomme pourrie, je l'enlève tout de suite des autres pommes parce que si je la laissais, toutes les autres s'abimeraient. Pourquoi la police n'a-t-elle pas une attitude de fermeté envers les immigrés délinquants ? Où est la faute de ceux qui sont honnêtes et suent pour un morceau de pain ?"
Les mots d'Iqbal m'ont ouvert les yeux. L'étiquette de criminel sur n'importe quel immigré est un cliché. Les immigrés italiens ont tellement souffert aux Etats Unis d'être tous traités de mafieux ! C'est sûr, on dirait que les Italiens n'ont retenu aucune leçon du passé"
En recopiant ce passage, cela me fait penser à une lettre de lectrice de Télérama. Un jeune Syrien stagiaire dans son service lui parlait de membres de sa famille décédés des dernières attaques au gaz. Elle lui a parlé de ses grands parents morts à Auschwitz. Il n'avait jamais entendu parler d'Auschwitz.